Pour tout dire, je l'ai dévoré en peut-être une heure et demi (le temps d'un vol en avion d'une heure, et la fin avant d'aller me coucher). J'ai vraiment accroché à l'intrigue, et je me suis éprise des personnages.
Certains se révèlent tardivement, bien que secondaire. On n'entre pas dans les détails psychologiques, ce qui est un mal comme un bien, car j'aurais adoré que certaines choses soient d'avantage développées. Puisqu'il s'agit du Bachelor – une émission de télé réalité – j'aurais peut-être appréciée que les activités avec les filles soient d'avantage exploités mais surtout, que ces derniers profitent à la relation entre Louis et Harry (que l'on décrive leurs clins d'½il et tout ça). Enfin, je chipote, car la fiction dans son ensemble est réellement bonne.
La fin est un happy-end comme je les aime. Elle laisse la possibilité également de se demander ce qu'il se passera pour les garçons, et on peut imaginer la suite sans problème. J'aime beaucoup ce genre de fin.
Bref, c'est donc un avis très positif que je laisse sur cette histoire. Une romance qui n'est pas des plus simples, qui nous montre également l'envers du décor des télé-réalités et de la célébrité. Je pense que l'auteur a fait des recherches pour pouvoir présenter les choses ainsi, ce qui est vraiment chouette. Tout est mené à bien et on ne s'ennuie jamais. Félicitations donc !
L'auteur a un joli style malgré les fautes que l'on peut trouver, et je dois dire que ces dernières ne gênent en rien la lecture tant on est pris à l'intérieur de celle-ci. On entre totalement dans l'histoire, on a ce côté policier sans qu'il n'en devienne oppressant, et on a cette belle romance, compliquée et abrupte, que j'ai adoré.
La fin .. mon dieu j'ai cru avoir une attaque avant de lire l'épilogue. Même jusqu'au bout de l'épilogue je retenais mon souffle.
Autant dire que je ne suis absolument pas déçue, et que je conseille cette fiction très largement !
L'auteur a une jolie plume, c'est à dire qu'elle en capacité d'utiliser un vocabulaire pointu et de faire des tournures de phrases tout à fait élégantes. C'est à mon sens, une fanfiction de qualité, l'auteur y a veillé.
J'ai également notés quelques petits problèmes de typographie - uniquement lors de la présentation des dialogues - qui m'ont un peu chiffonnés, mais avec le temps je suis devenue très tatillonnes la-dessus. Encore une fois rien d'insurmontable à la lecture.
Je n'ai pas vu de fautes d'orthographes, seulement quelques fautes d'accords ça et là, mais pour la défense de ChatonJoli, ses chapitres sont long, il est donc difficile de voir toutes les coquilles.
Pour faire un rapide résumé, ChatonJoli a une Plume intéressante qui pourrait être magnifié si elle faisait un petit travail sur les répétitions qui jalonnent son texte.
LE FOND
Je dois dire que je suis impressionnée par la qualité des connaissances de l'auteur sur le monde de Tolkienne. ChatonJoli nous décrit les paysages avec minuties et nous situe sur la carte de la Terre du Milieu avec une précision d'orfèvre. Je dois donc admettre qu'elle a fait ses devoirs et que se promener à nouveau en Arda est un réel plaisir pour moi. Surtout quand l'auteur fournit un tel effort. Si je devais conseiller cette FF pour une seule raison, ça serait celle-ci.
Autre fait qui m'a immédiatement séduite, la présence des Silmarils, dont l'Arkenstone fait parti. Ils semblent être le point névralgique de cette histoire qui se passe en parallèle de la quête de l'anneau. On ne suivra apparement pas la compagnie, mais un chemin plus détourner en direction de la quête du pouvoir. Car les Silmarils sont aussi porteur d'un très grand pouvoir.
Ce que j'ai également apprécié c'est la mise en lumière de peuplades ennemies aux Rohen ou au Gondor. Il est appréciable de voir que l'héroïsme ne naît pas uniquement du bon côté de la barrière. Cette FF présentent les hommes d'Umbar comme des hommes qui s'allient à Sauron plus par intérêt commun que par réel allégeance. Quant aux hommes Sauvages, que dire à part qu'ils ont été dupés et que leur alliance avec Saroumane tient plus de la survie que de réelles intentions belliqueuses. Cela apporte un vent de gris dans toute cette histoire en noir et blanc qu'est le Seigneur des Anneaux. D'ailleurs cela me fait penser à l'une des phrases les plus juste dites par Faramir dans Le Seigneur des Anneaux , lorsqu'il capture Sam et Frodon et leur explique que leur sens du devoir n'est pas moindre que celui des hommes des légions du Sud. Cette histoire passe dans l'envers du décors en suivant certains personnages et je trouve ça vraiment rafraîchissant.
Les personnages sont tous également biens distincts, les suivre dans leur épopée est un vrai régale.
Seul petit bémol, l'histoire ne comporte à ce jour que trois chapitre et un prologue et nous sommes le 9 janvier 2016 et rien n'a été posté depuis Aout. Je crains donc que cette histoire soit à l'abandon. Je vous en conseil tout de même la lecture, sait on jamais que l'auteur se décide à en reprendre l'écriture.
Je vous invite donc à vous rendre sur cette FF de qualité et à la dévorer comme je l'ai fait.
Faire une critique sur une fiction dont on est la correctrice et sur laquelle on a passé pas mal d'heures, c'est assez perturbant j'avoue... ça me donne l'impression de critiquer en partie mon propre travail... Enfin bref, je vais faire de mon mieux pour être pertinente – défi, défi !
Le Fou et le Cavalier, c'est un projet auquel Hoshiro tient beaucoup. Un projet non seulement concrétisé par une histoire qui prend peu à peu forme, mais aussi un projet graphique avec de nombreuses illustrations réalisées avec talent – ça mérite d'être souligné ! C'est un univers qui ne lui appartient pas – puisqu'inspiré d'Alice au Pays des Merveilles – mais qu'elle parvient à s'approprier, à adapter à son histoire avec beaucoup de talent. Cette adaptation passe aussi par l'illustration.
En commençant ce travail de correction avec Hoshiro, je ne connaissais pas l'univers d'Alice. J'avais vu le dessin animé étant enfant, mais il ne faisait pas partie de mes préférés et j'en avais oublié l'histoire. Ce travail de correction était – et est toujours – un défi à plusieurs égards : m'immerger dans un cadre que je ne maîtrisais pas et réussir à guider Hoshiro sur le chemin délicat de la réappropriation d'une histoire existante, me plier à son perfectionnisme et corriger le texte du point de vue syntaxique et orthographique.
S'il y a bien un point sur lequel j'aimerais insister, c'est l'incroyable persévérance d'Hoshiro. Elle a retravaillé encore et encore ses chapitres jusqu'à atteindre ses objectifs – et satisfaire sa correctrice particulièrement exigeante. C'est un travail de longue haleine pour moi, mais surtout pour elle.
Bon, tout ça ne donne pas mon avis sur le contenu et sur la forme, mais ça permet de mieux situer le contexte.
Cela étant, entrons dans le vif du sujet.
L'évolution du projet et de l'auteur
Le plus intéressant dans le travail de correction, c'est voir l'évolution d'un projet mais aussi et surtout l'évolution d'un auteur. Au fil des chapitres et des corrections, j'ai vu une évolution – dans le sens positif du terme – de la plume d'Hoshiro. Je pense sincèrement que le travail de correction est un partage et qu'auteur comme correcteur ont autant à apprendre dans cet exercice. Hoshiro a affiné sa plume et apporter plus de profondeur à son univers, plus d'appropriation aussi peut-être. Si la trame de l'histoire était déjà bien fixée et bien qu'on n'ait pas travaillé ce point-là ensemble, au fil de la réécriture, j'ai senti plus de passion, plus de profondeur au niveau des personnages mais surtout plus de magie, plus de rêve dans les descriptions et plus de dosage. Le principal problème dans la plume d'Hoshiro résidait dans la composition des phrases et dans le dosage des informations – quelle information à quel moment, mais surtout comment l'aborder et apporter juste ce qu'il faut pour laisser le lecteur voyager.
Je ne vais pas m'attarder sur les défauts de la plume, puisque mon travail est justement d'y remédier et que ce n'est pas utile dans ce contexte de détailler en long et en large l'immense privilège que cela représente de m'avoir comme correctrice – j'aime bien me jeter des fleurs de temps en temps...
Ce qui est important à retenir, c'est l'évolution et la quantité de travail que cette nouvelle version des premiers chapitres représente. L'évolution d'une histoire depuis un premier jet brouillon vers un univers accompli, mais aussi et surtout l'évolution d'un auteur dans son style, dans l'élaboration de son projet, dans la définition des limites de son univers.
Le Fou et le Cavalier se déroule dans l'univers d'Alice au Pays des Merveilles et plus précisément l'univers du film de Tim Burton – un film que je n'avais d'ailleurs jamais vu en commençant mon travail de correction, mais j'ai remédié à ce problème. C'est aussi pour cela que mon point de vue était intéressant car il permettait de s'attarder sur la compréhension de l'univers par un néophyte. Développer un lexique, un résumé et apporter des détails neufs dans le texte ont été nos premiers pas pour assurer la compréhension pour un large public – spécialistes comme débutants.
L'appropriation dans le respect de l'existant, c'est le n½ud de la fan-fiction quel que soit son sujet !
Les points forts
La multiplicité des points de vue, la profondeur des personnages, les détails personnels apportés par Hoshiro tout en respectant la trame initiale de l'univers préexistant sont autant d'atouts de ce récit. A mon sens, une fan-fiction présente plus de contraintes que récit original. Alors oui, l'univers est déjà créé, mais c'est d'autant plus compliqué je trouve de respecter ce cadre et de trouver sa place. Le respect des personnages existants dans le caractère qui leur a été donné par leur auteur est sans doute le point le plus difficile. Et Hoshiro gère ça de main de maître que ce soit dans le texte ou dans les illustrations. Pour cela, je te félicite ma belle ! En plus, les personnages de l'univers d'Alice au Pays des Merveilles sont assez complexes je trouve et Hoshiro a su capté toutes les nuances de leur caractère pour les transcrire au mieux, comprendre leur psychologie, les pièces maîtresses qui définissent leur identité pour définir leurs réactions, leurs sentiments. C'est un travail remarquable qu'elle a fourni de ce point de vue là. Et sans doute l'un des éléments qui participe à la richesse de ce récit.
Les défauts de la plume
Ce n'est pas facile pour tout le monde de mettre des mots sur des images visuelles ou mentales, de décrire un univers – de le transcrire plutôt, cela exprime plus de profondeur. Ça fait partie des difficultés majeures rencontrées par Hoshiro. Elle se représente l'espace avec beaucoup de détails – comme on peut le voir d'ailleurs dans ses illustrations – mais les mots n'étaient pas à la hauteur de sa pensée et de ses dessins. C'est un point sur lequel on devra encore travailler à l'avenir même si ça s'est bien amélioré dans la nouvelle version des premiers chapitres. Et le plus difficile dans ce cadre pour un correcteur, c'est de comprendre l'idée que l'auteur a voulu faire passer et de trouver les mots pour la sublimer. Je pense que je ne m'en suis pas trop mal sortie de ce point de vue là – Hoshiro confirme ?
Un conseil que je pourrais donner à Hoshiro pour s'améliorer dans les descriptions ? Euh, question difficile. Les descriptions me viennent toujours assez naturellement et j'arrive assez bien à transcrire un décor en peu de mots. Tout est dans le choix des mots, la composition des phrases et le dosage. Il faut trouver le juste équilibre entre les différents composants – comme pour la potion du Cavalier pour sauver Tarrant – et faire intervenir tout ça au bon moment. Ça viendra avec le temps je pense, à force de travail et de persévérance – et je sais qu'elle ne manque pas de persévérance.
Retour sur un point critique
Un point qui a été soumis à longues discussions : l'accent de Tarrant. Cet accent assez particulier se retrouve dans les dialogues et dans les pensées du personnage surtout quand il est en colère, qu'il est fatiguée ou qu'il a peur – les émotions sont un point très important dans la lecture de ce personnage ne fusse que par le fait que ses yeux changent de couleur en fonction de ces éléments. Certains trouvaient que c'était trop et que ça rendait le texte incompréhensible, d'autres que ça faisait partie intégrante du personnage. Je vous pose une simple question : l'auteur doit-il – ou elle – faire des concessions sur ce qui lui tient à c½ur pour plaire au plus grand nombre ?
Selon moi, la réponse est non. L'accent outlandais est l'une des spécificités du personnage. Ça fait partie de son caractère, de sa personnalité et aussi de son charme. Cet accent m'a un peu perturbée au départ, c'est toujours un peu déroutant, mais on s'y habitue. Hoshiro a connu des moments de doute concernant ce détail. Fallait-il uniquement décrire l'accent sans le refléter dans les dialogues pour que les lecteurs puissent lire les répliques plus facilement ? Ou abandonner ce détail ? Ou encore laisser tout comme ça sans tenir compte des remarques récurrentes des lecteurs ? Finalement, on a fait un compromis entre tout ça – je dis « on » mais c'est surtout Hoshiro même si on en a beaucoup discuté. C'est extrêmement difficile de décrire un accent parlé par écrire. Le plus facile, c'est l'imitation orale, mais dans un texte, ça ne marche pas – non sérieux, je vous apprends quelque chose là ! On a opté pour une simplification de l'accent en choisissant des éléments clés caractéristiques de la manière dont Hoshiro « entend » l'accent outlandais. Je pense qu'on y perd un peu de la profondeur du personnage, mais c'était l'option la moins dommageable qui va sans doute plaire au plus grand nombre. C'est peut-être un excellent sujet de débat – je note l'idée.
La conclusion
Je ne sais pas encore vers quoi Hoshiro va nous mener, je ne connais rien de la trame, de l'objectif ultime, du dénouement – donc pas la peine de me harceler pour avoir des détails... de toute façon, je ne dirai rien. Une chose est sûre, tout est réfléchi. Je me réjouis de voir comment ce récit va évoluer, comment les détails disséminés dans le récit vont finalement s'assembler pour former le motif final.
Voilà une critique assez différente de ce que je fais d'habitude, mais je n'étais pas dans la même situation. Bon, je corrige toujours les détails durant mes lectures – que je sois correctrice attitrée ou pas – mais c'est sans doute le projet sur lequel j'ai passé le plus de temps et l'auteur qui a le plus sollicité mon avis au fur et à mesure pour l'aider à transcrire ses idées. C'est bien différent du cas où on m'envoie un chapitre pour une simple correction orthographique une fois qu'il est fini...
Bref, Le Fou et le Cavalier est un très beau projet qui vaut la peine ! Vous savez donc ce qu'il vous rester à faire.
Le décor
On n'est pas là pour parler du décor en long et en large, je ne suis d'ailleurs pas certaine d'être qualifiée pour discourir sur ce sujet. Néanmoins, le décor participe d'une manière ou d'une autre à l'atmosphère qui est dégagée et aux sentiments que le lecteur va ressentir. Le décor mis en place par Elodye est sobre mais adapté au contexte. C'est la seule remarque que je ferai sur ce point puisque ce n'est pas l'objet de cette critique. Je tenais simplement à souligner ce fait.
La plume
La plume est assez simple – ce terme ne doit pas être pris de manière péjorative – et fluide bien que quelques maladresses de formulations et erreurs subsistent. Cela rend le texte facile à lire. Attention à la conjugaison et aux accords des participes passés. Les « il eut » ou « il sut » se retrouvent bien souvent amputés de leur « t » final. Attention à la concordance des temps notamment avec l'utilisation de « tandis que ».
Les dialogues sont un peu surfaits, tout comme certaines réactions des personnages. Cette remarque quant aux réactions des personnages a déjà été faite par Irina – si Irina le dit, c'est que c'est vrai... En fait, certains comportements des personnages ne cadrent pas du tout avec la situation, surtout quand Elodye les fait rire – d'ailleurs un peu trop souvent compte tenu des circonstances. Une plus grande diversité des incises pourraient apporter un peu plus de corps aux dialogues. Donner des précisions sur le ton de la voix, varier un peu plus pour éviter les sempiternels « dit-il ».
D'autres part, certaines expressions ou formulations sont un peu trop familières en comparaison avec le contexte ou bien semble décalée. Prenons cet exemple : « Il frappa doucement contre le battant de bois et, quelques secondes plus tard, la porte s'ouvrit sur un homme d'une grande taille, mal rasé et les cheveux bruns en pétard, vêtu d'une longue robe de chambre rouge bordeaux ». Est-ce que cheveux en pétard est vraiment adapté au contexte et à l'univers ?
Attention au dosage dans les descriptions des personnages. Une description intégrée du personnage sera plus utile et plus agréable à lire qu'un pavé qui décrit chaque personnage dès qu'il apparaît. C'est particulièrement criant dans le chapitre 7 où l'auteur présente plusieurs personnages les uns à la suite des autres. Je vous reprend le passage en question :
« Clayton était un homme qui semblait dur, froid, et à qui il n'aimerait sûrement pas se frotter. Néanmoins, son regard bleuté lui donnait plutôt un air attendri. Musclé, son tee-shirt noir laissait apparaître ses formes, dignes d'un corps travaillé et massif. Ce qui n'était pas le cas de Nathan qui était plus jeune et avait dans ses iris sombres des reflets dorés. Il semblait frêle au premier regard puis en le regardant un peu mieux, Colton vit que ses bras étaient dessinés, signe d'un corps plus sec que l'autre garçon.
Il se tourna ensuite discrètement vers la femme à sa gauche. Elle était grande, mince et ses cheveux blonds et lisses lui descendaient jusque dans le bas du dos. C'était la mentor de la troupe six, Cornélia. Casey, quant à elle, avait les cheveux rougeoyants très longs également, tout le contraire d'Erin qui les avait coupés à la garçonne et teints en blanc. Une couleur peu commune que l'on retrouvait néanmoins chez Ezekiel, qui était sans doute son frère jumeau. Godric était blond, un peu comme Colton, et sa barbe donnait l'impression qu'il avait facilement vingt ans de plus que lui. »
Comment peut-on intégrer les descriptions de manière plus subtile ? Eh bien, en utilisant le dialogue par exemple et en profitant qu'un personnage parle pour attirer l'attention sur lui et donner quelques précisions quant à son physique. Ou au contraire, attirer l'attention sur un personnage par une action. Un des personnages se lève et hop, on le décrit. Il faut un peu disséminer tous les détails je pense. Le tour des présentations qui a lieu juste avant est l'occasion pour déjà donner quelques détails sur l'un ou l'autre des personnages.
Parallèlement à ces maladresses, à certaines scènes un peu trop rapides ou à des dialogues assez fades, certains passages font montre d'une belle poésie, même si là encore on reste assez sobre dans le style.
Les personnages
Le personnage principal est Colton, un jeune garçon de 21 ans. Il a l'air de débarquer de sa campagne sans rien connaître ou presque de son monde et de son fonctionnement. C'est intéressant pour le lecteur dans le sens où on en apprend davantage en même tant que lui, mais ce qu'il peut être naïf ce gamin ! Le moment où il découvre la connexion avec son compagnon est particulièrement drôle. Ceux qui l'ont lu sauront de quoi je parle. Tout bon lecteur avait deviné qui parlait dans la tête de Colton... Sauf le principal concerné bien entendu... Mais, à côté de cela, ce personnage est profondément humain et ce n'est pas toujours facile de transcrire les émotions d'un personnage et le rendre attachant. On a parfois tendance à survaloriser certains personnages dont le héros et ce n'est pas le cas ici. Elodye permet en outre une évolution du personnage qui sera d'autant plus intéressante à suivre. Mais Colton n'est pas le seul personnage, même si c'est celui sur qui le récit se concentre à l'heure actuelle.
Globalement, les personnages créés par Elodye sont attachants bien que leur caractère se résume bien souvent à un seul élément clé pour les personnages secondaires. Je présume qu'on en apprendra plus sur les différentes facettes de leurs personnalités par la suite.
Trois personnages méritent qu'on s'attarde un peu plus sur eux : Erna, Jake et Corey.
Erma est la mère de Colton et tout dans sa personnalité traduit cette femme forte, aimante et toujours présente dans les moments de doute, de peines mais aussi pour partager les joies du héros. On devine un passé sombre et une belle forme de caractère qui n'attend que le bon moment pour se dévoiler. On se prend rapidement d'affection pour elle.
Jake est le meilleur ami de Colton. C'est un personnage vif, toujours de bonne humeur, sans doute plus aventureux que son ami. Même si certaines de ses interventions arrivent un peu comme un cheveu dans la soupe, son caractère bon vivant rend cela drôle et tout à fait cohérent. Je n'en dirai pas plus sur le personnage, je sens qu'il va y avoir des éléments intéressants autour de lui par la suite.
Corey est le mentor de Colton, un mentor qui fait un peu pensé à un gentil grand-père, posé et sage qui aime raconter des histoires, même si sa description ne cadre pas avec cette idée que je me fais de lui sur base de ses actions et de sa façon de parler. C'est à travers lui et ses réponses aux questions de Colton que l'on découvre l'univers. C'est parfois un peu trop simpliste je trouve comme vecteur d'information, mais ça fonctionne bien jusqu'à présent. Attention de ne pas perdre l'identité du personnage dans ce rôle de vecteur d'information. Il faut qu'il garde un attrait et une vie propre autre que cet apport pour le lecteur.
C'est un peu près tout ce que j'ai à dire sur les personnages à l'heure actuelle.
L'univers
L'univers est un complexe et un peu perturbant parce que l'on pense d'abord qu'on est dans le contexte classique du fantasy – un univers plutôt médiéval – et puis progressivement apparaissent des anachronismes qui se multiplient. J'avoue que j'ai toujours un peu de mal avec ces mélanges d'univers, mais c'est personnel et c'est toujours le cas, ce n'est pas spécifique à ce récit. Je pense néanmoins que c'est intéressant pour la suite. Je contextualise un peu : Anaïth est présenté comme l'un des mondes parallèles de la Terre. Des passages entre les mondes sont possibles même si la manière de procéder n'est pas encore décrite à l'heure actuelle. Des passages ont déjà eu lieu et c'est la raison pour laquelle certaines technologies que nous connaissons se retrouvent à Anaïth (électricité, eau courant, tee-shirt...). D'autres éléments sont à relever : un petit cours improvisé sur la mythologie grecque ou un prénom choisi en suédois. J'attends de voir comme ça va se concrétiser par la suite pour me prononcer sur le pour et le contre de ce mélange.
Chaque Chasseur se voit attribuer un Compagnon lors de la Cérémonie du Choix. Voilà qui est intéressant, mais je reste dubitative sur certaines créatures. Personnellement, je ne me réjouirais pas d'avoir une salamandre géante comme compagnon. Ce qui me dérange un peu, c'est le côté sans limite de tout cela. Dans les créatures, dans les technologies, dans la magie. J'ai l'impression que c'est un mix de pleins d'éléments sans réelle réflexion sur la cohérence générale de l'univers. Je m'explique : dans l'univers d'Elodye, vous trouvez des dragons, des sirènes, de la magie, des écureuils et des renards géants, des kitsunes, des hypogriffs – l'orthographe est voulue – et puis l'Ailvay bien entendu. Et tout ça – et bien d'autres encore – dans un univers déjà pleins d'éléments disparates. J'ai peur que l'auteur se perde. Quelle est la cohérence de tout cela ? Mais peut-être que c'est juste moi qui ait du mal avec cela. Tout est possible... Je vais voir comment l'univers évolue.
L'intrigue
Que dire à ce stade, c'est un peu rapide pour se prononcer sur l'intrigue. Quelques remarques sont néanmoins à soulever.
Certaines scènes sont un peu trop rapides à mon goût comme le périple de Colton pour aller chercher son compagnon. Bon, pas besoin d'en faire des tonnes et que ça dure pendant plusieurs chapitres, mais la manière dont s'est écrit donne un sentiment de facilité qui est dérangeant. Quelle distance doit-il parcourir en réalité ? L'élément le plus criant de ce sentiment de facilité, c'est l'escalade du volcan. Déjà, ce n'est pas clair du tout. Est-ce qu'il y a un sentier ou bien doit-il escalader la paroi ou les deux ? Et puis, c'est l'affaire d'un paragraphe et notre gamin – qui n'a pas l'air très débrouillard – se retrouve en haut alors que l'auteur insiste sur le fait qu'il lui faut monter plus de 1000 m de dénivelé. S'il doit réellement les escalader, ça ne se fait pas comme ça en un claquement de doigt. Préciser que Colton a déjà ou non fait de l'escalade me semble un point important à aborder. Et puis, il a bien dû se faire peur un moment donné, son pied qui glisse, une crampe ou quelque chose du style. Est-ce qu'il a le vertige ? Qu'est-ce qui se passe dans sa tête ? Il y a plein d'éléments à préciser dans cette scène qui est censée être l'épreuve vers son compagnon, une sorte de voyage initiatique pour se montrer digne de son compagnon. Bref, je ne vais pas m'attarder encore davantage sur cet élément.
De plus, je ne vois pas trop l'utilité qu'il soit accompagné de Corey – son mentor dont j'ai parlé plus haut – mis à part que ça permet d'introduire un personnage qui est là pour apporter des précisions sur l'univers. Je ne trouve pas que son rôle soit très utile lors de ce périple, mais ça passe sans doute aussi par la manière dont c'est écrit. Ne serait-il pas plus intéressant que ce soit un périple en solitaire, un périple initiatique vers son compagnon, une leçon de vie ?
Et puis, voler à dos de dragon – ça doit être chouette, ne fusse que pour le paysage, mais là n'est pas la question – sans attache d'aucune sorte, ça me semble un peu dangereux. Enfin, ça s'est un détail que je peux cautionner. Par contre, que le dragon et son compagnon volent jusqu'au sommet de la Montagne Protectrice (8900 m d'altitude) d'un claquement de doigt, sans que le petit manque d'oxygène ou perde ses oreilles à cause du froid, ça me semble moins cautionnable. Attention à la cohérence et à la mise en pratique de toutes ces belles idées.
Et un dragon, ça marche facilement ? Parce que j'ai l'impression que ça passe plus de temps à marcher qu'à voler dans ce début de récit !
La conclusion
Les Sept Couronnes est un univers qui présente des éléments intéressants mais qui manque à mon sens de profondeur dans ses détails et dans la mise en ½uvre des différents éléments de l'intrigue, mais surtout de cohérence globale. C'est dans ces détails que doit se trouver toute la richesse de l'univers. Il y a encore du travail à fournir sur la forme, mais c'est surtout sur le fond qu'il faut s'attarder.
Les Sept Couronnes a dû potentiel, ça s'est une certitude !
Le décor
Bon, je ne vais pas reprendre mon petit laïus habituel sur le rôle du décor et autre... Celui de Sin est tout en simplicité ce qui n'est pas plus mal et ça rend le texte facile à lire. C'est tout ce que je dirai à ce propos.
La plume
La plume est belle, très riche en émotions je trouve. Chacun de ses mots a un pouvoir intense qui fait chavirer le lecteur. C'est assez rare que je fasse un tel éloge de la plume, ceux qui me connaissent le savent.
Peut-être un peu moins de le prologue où le style était un peu plus lourd, mais dès le premier chapitre, le lecteur – en tout cas moi, n'allons pas jusqu'à généraliser ce sentiment – se trouve plonger dans l'horreur et la violence et se prend de piété pour la jeune Ashley et son frère Yann. Quelques phrases et déjà le lecteur est tout à la cause des deux jeunes protagonistes. Des émotions très fortes nous lient déjà à eux. Et ça, c'est génial – même si les faits sont horribles. Parallèlement à l'horreur, Sin arrive à nous faire voyager par des moments plus doux, des moments de réconfort et des rêves dont les descriptions sont très poétiques. Le lecteur se fait guider par le bout du nez du début à la fin.
Bon, ça c'est très bien, mais la plume n'est toutefois pas dénuée de défauts. Il reste des erreurs dans le texte. Attention que les noms de peuples ou d'habitants d'une ville doivent prendre une majuscule : c'est donc Andriliens et Depniciens. Attention également aux accords, il manque quelques marques du féminin. Et la formulation de certaines phrases manque un peu de fluidité et d'équilibre. Il s'agit parfois d'un tout petit détail pour changer l'équilibre et la sonorité de la phrase. Attention également à la concordance de temps avec l'utilisation de « tandis que ». Et à « Ça » à la place de « Ca » en début de phrase !
La poésie des descriptions est un élément clé du style de Sin et j'adore ça, c'est quelque chose je j'aime bien retrouver dans mes lectures, mais bon, ça ne s'applique pas à tout les genres... Bref ! Ce que je voulais dire à ce propos, c'est qu'il faut attention toutefois à éviter la récurrence des images utilisées. Sin utilise énormément la lumière dans ses descriptions, ce qui me semble cohérent puisque c'est un élément clé dans le rendu et la perception des couleurs, mais aussi dans l'ambiance qui se dégage d'une scène. Attention à ce que ça ne devienne pas répétitif. La lune prend également une place non négligeable, en cohérence avec le titre et certains éléments qui y sont sans doute liés, mais attention au dosage.
Parfois, j'ai l'impression que les éléments mis bout à bout dans une description ne colle pas. Prenons un exemple, ce sera sans doute plus facile à exprimer (ici extrait du chapitre 5) :
« Il n'était pas difficile de parvenir jusqu'au bâtiment, même pour les étrangers qu'ils étaient. Il s'agissait de la plus haute construction de la ville. Elle surplombait cette dernière de toute sa hauteur, guidant ainsi les voyageurs jusqu'à elle. Lorsqu'ils surgirent devant elle, les deux adolescents restèrent bouche bée devant sa beauté. Elle était magnifique, à la fois apaisante et terrifiante. Ses flèches étaient couvertes par une multitude de statues et de bas-reliefs. Le visage des gargouilles et autres sculptures représentaient des créatures étranges tournées vers le ciel, figées dans une expression de frayeur intense. Ces images contrastaient fortement avec l'apparence sereine d'hommes, de femmes et quelques créatures beaucoup moins effrayantes qui regardaient dans la même direction et dont la joie et la confiance se lisaient sur leur visage. Des arches nervurées et des colonnades de différentes tailles décoraient les bas-côtés. La tour devait s'élever d'une vingtaine de mètres vers le ciel, comme si elle voulait s'en rapprocher le plus possible. Elle se terminait par de grandes ouvertures qui laissaient apercevoir une cloche gigantesque. Le clocher était entouré d'un mur d'enceinte haut de deux mètres qui n'était franchissable qu'avec un portail en fer. Un écriteau surmontait la porte de métal : « Chaque vie est sacrée. Seule Dame Nature la Créatrice a le pouvoir de décider ce qui arrive aux créatures du monde. Gare à son courroux si vous la trompez » y était écrit en lettres d'argent. »
Déjà une tour et un clocher sont deux choses différentes. Un clocher est un bâtiment de maçonnerie ou de charpente, au sommet d'une église, dans lequel sont pendues les cloches. Et puis, la description que Sin fait de cette tour vous donne-t-elle l'impression que les deux adolescents se trouvent devant une tour ? Personnellement non. Je visualise plutôt un bâtiment plus massif. Une tour avec des flèches, des arcades, des gargouilles et tout le reste, ça parait un peu étrange. Attention de ne pas vouloir enjoliver les descriptions et surcharger les éléments décrits. Je trouve que si c'est une tour, et avec la sobriété de l'intérieur, je pencherai plutôt pour quelque chose de sobre : une haute tour de pierre surmontée d'un clocher tendant sa flèche vers le ciel. Mais bon, c'est personnel. A voir avec d'autres lecteurs si cette scène les dérange autant que moi.
Les personnages
Ashley est un personnage qui montre à la fois ses faiblesses et ses fortes, ce qui la rend humaine malgré les pouvoirs qu'elle se découvre. C'est un personnage auquel on s'attache tout de suite à cause des évènements dont elle est victime – la compassion, ça marche très bien – mais aussi par son caractère. Sa relation avec son frère adoptif – Yann – est intense. Ça laisse à mon sens certaines potentialités intéressantes pour la suite. J'entrevois déjà quelques pistes... dont certaines sont diaboliques, on verra si ça se confirme par la suite ou pas.
Yann montre une force de caractère impressionnante et il a les pieds sur terre – bien plus que sa s½ur. Il est important dans la dynamique de construction et d'évolution du personnage d'Ashley, il est son soutien, son roc, celui qui l'a protège. A mon sens, ça finira mal cette histoire – un pressentiment peut-être. J'ai l'impression que les deux personnages n'ont pas le même destin et que cela se mettra en travers de leur relation. Yann est un personnage plus complexe qu'il n'y paraît à prime abord.
Celena et Galdor sont deux Créatirs. C'est difficile de se faire une opinion d'eux à prime abord. Ils semblent un peu distant, surtout Celena. C'est surtout Galdor qui endosse le rôle de guide, de protecteur et de mentor. Et en cela qu'on apprend à l'apprécier. J'ai l'impression que Celena tient le second rôle et je me demande un peu de quelle manière ce personnage est utile dans le développement de l'intrigue. Un moment donné, Ashley émet des doutes sur Celena, ce qui rend le personnage intéressant mais l'auteur fait tout pour rapidement noyer les doutes en question. Que ce soit dans une démarche de permettre au lecteur de s'attacher au personnage ou dans une optique de dissimuler une possible trahison, la méthode employée est maladroite.
Attention que tous les personnages sont décrits comme étant d'une extraordinaire beauté !
L'univers
Il y a dans l'univers des choses qui sont assez difficiles à comprendre parce qu'elles ne sont pas suffisamment clairement expliquées. Par exemple, on ne sait pas très bien ce que sont les Créatirs finalement, c'est assez difficile à saisir. Je vous retranscris la description que Sin en fait dans le chapitre 4 :
« — Tout le monde peut devenir Créatir ?
— Plus ou moins, les enfants de Créatirs seront obligatoirement des Créatirs, c'est un peu comme un héritage. Mais il est nécessaire que les deux parents soient des Créatirs pour que l'enfant le soit par la naissance. Et cela ne les dispense pas de l'enseignement qui leur permet de savoir contrôler ce don tout comme ceux qui ne sont pas des Créatirs de naissance.
— Donc, tout le monde peut devenir un Créatir, y compris ceux qui ne le sont pas par leur sang. Comment ?
— Pour faire simple, je pourrais te dire que devenir Créatir s'apprend de la même façon qu'un précepteur apprend à lire et à écrire à ses élèves. À la différence qu'un Créatir ne peut avoir qu'un élève à la fois, car l'apprentissage est long et complexe. Il fait part de ses connaissances et apprend à son élève le savoir dont celui-ci à besoin pour arpenter la voie qui le mènera au plus profond de lui-même. Un chemin qui lui est propre et qu'il ne peut arpenter que seul. Son maître n'est là que pour lui porter main forte et l'aider à savoir qui il est. Cet apprentissage dure presque un an. Une année durant laquelle l'élève doit obéir au Créatir qui le guide. Il est là pour lui à n'importe quel instant bien que ce soit un apprentissage réalisé à distance. »
Ça vous paraît clair à vous ? Selon moi, il y a un non-sens à tout cela. Être Créatir relève d'un pouvoir qui est en soi et que l'on apprend à contrôler ? Et ce pouvoir se retrouve chez différents individus ayant ou non une ascendance Créatir ? Ou bien est-ce simplement une forme d'apprentissage donné à tout le monde avec le bon professeur et que les enfants nés de parents Créatirs ont obligatoirement accès à cet apprentissage ? Bref, ça me paraît vraiment nébuleux cette histoire.
Attention que l'univers ne soit pas tout blanc ou tout noir, mais plutôt nuancé. C'est bien de faire de belle description, pleines de poésie, mais il y a forcément des choses qui dénotent. Prenons l'exemple du chapitre 5, la ville paraît magnifique, sans aucun défaut. Alors oui, elle est vue par les yeux de deux jeunes adolescents qui n'ont pas eu une enfance facile et qui découvrent pour la première fois la liberté, donc dans un sens ça peut coller, mais on parle d'un monde en guerre, de villages dévastés aussi donc il y a forcément des signes. Je ne sais pas moi... la peur des habitants, le rejet des étrangers, de la fumée à l'horizon ou ce genre de chose. Bon après, ça se compense un peu par d'autres chapitres, ou d'autres passages mais il ne faut pas oublier de tenir compte de cet élément.
L'intrigue
On sent qu'il y a une belle recherche dans le développement de l'intrigue, recherche qui passe notamment par les rêves d'Ashley. Il est indubitable qu'Ashley et la femme dont elle rêve sont liées, mais de quelle manière, c'est une autre question.
D'autre part, il y a des zones d'ombres dans le passé de certains personnages, ce qui pousse le lecteur à se poser des questions sur pas mal de points et c'est intéressant non seulement dans la construction des personnages mais aussi dans la construction de l'intrigue.
Et il y a un traître dans tout ce beau monde et, même si on pouvait s'y attendre, l'identité de ce fameux traître va rendre le récit plus intéressant par la suite. Le fait de découvrir qu'il y a un traître via une lettre écrite à l'ennemi est assez subtil. Surtout que cette lettre donne très peu d'indices sur la possible identité de l'auteur...
Pourquoi devez-vous aller lire ce récit ?
La plume fait montre de belles qualités notamment dans les descriptions et d'une belle poésie qui ravira les amateurs du pur style fantasy. En outre, les personnages sont bien construits et attachants. Et l'univers est riche et tient toutes ses promesses.
Magie, combats, traîtrise et amour... Un excellent mélange !
Je ne sais pas exactement s'il s'agit d'une traduction ou de la réécriture d'une autre histoire mais je ne suis pas éperdument fan de ce que j'ai lu. On tourne un peu en rond, on passe beaucoup trop rapidement sur les choses, il n'y a pas assez de détails ni de réelle écriture pour qu'on puisse s'attacher aux personnages. Je n'ai pas entièrement compris la véritable trame, et j'ai trouvé qu'on passait réellement trop rapidement d'une étape à l'autre. Une histoire que j'ai donc terminé histoire de dire, mais pour laquelle je n'ai malheureusement pas du tout accroché ...
Pour résumer en une seule ligne, Le Pas d'après met en scène Félix, un type « creux » qui tombe amoureux d'un supposé collègue de boulot, Antoine.
Pour reprendre le terme tout à fait exact d'Anda (employé sur son répertoire inkstone.skyrock.com), ce Christmas-Challenge est une « expérience ». Une expérience poétique, viscérale et déroutante... C'est vrai que ce n'est pas parfait, que certaines parties mériteraient une petite réécriture, et il est possible que certaines personnes n'arrivent pas à entrer dans le texte tellement c'est étrange- pour ma part, c'est envoûtant. D'une manière générale, l'auteure sait jouer et constamment sur les mots, avec leur sens, leur sonorité, leur rythme intrinsèque, et elle les assemble pour former des (bouts de) phrases souvent très courtes, souvent sans verbes- c'est ce qui déroute dans cette histoire : on est complètement plongé dans la tête du personnage, on entre dans sa perception, et l'environnement dans lequel il évolue nous apparaît alors de façon très abstraite, par vagues, par sensations. En résulte ce genre de lectures où l'on se retrouve à avaler le « chapitre » en un coup, et puis à la fin, à être incapable d'expliquer clairement ce qu'il s'est exactement passé, tout en le ressentant profondément. C'est ça, on sent plus qu'on ne comprend et ça me rappelle tout simplement le fait de vivre (avant de chercher à rationaliser ce qu'on a vécu) (en passant, voilà pourquoi je trouve ce style d'écriture très réaliste).
Mais au-delà de son écriture, l'utilisation du fantastique est ce qui m'a le plus émue- du moins, telle que je l'ai comprise. C'est que le doute est réellement présent et que chacun peut avoir son interprétation ; après une relecture, voici la mienne (SPOIL): Du jour au lendemain, Antoine disparaît... Et réapparaît... Puis finalement disparaît. A la toute fin, il nous est annoncé noir sur blanc qu'Antoine est mort, sous-entendant que Félix aurait vu son fantôme. La question (plurielle) est : Depuis quand Antoine est-il mort ? C'est-à-dire, Félix l'a-t-il réellement connu vivant ou a-t-il toujours côtoyé un fantôme ? A plusieurs reprises, il est dit qu'à part lui, personne ne l'a jamais vu. Par exemple au chapitre 6, Luke, un collègue d'un autre service dit à Félix- qui vient de lui parler d'Antoine en tant que son nouveau coéquipier- n'avoir absolument pas eu vent de l'affectation d'un nouveau dans le service de Félix. Encore une fois, le doute est là : est-ce dû au fait qu'Antoine est un fantôme que seul Félix voit, ou est-ce juste que les services ne communiquent pas entre eux ? DOUTE DOUTE DOUTE. Et puis, le chapitre 23 vient en rajouter une couche : on assiste sûrement au dernier instant d'Antoine... avec sa compagne. !!! Oui. Antoine n'était pas célibataire, et ça fait écho à je ne sais plus quel chapitre où il dit à Félix qui veut l'embrasser ou qui l'a fait, je ne sais plus mais bref, il se passe quelque chose pour qu'Antoine assène « Ce n'est pas possible. » AGAIN : est-ce impossible parce qu'il est déjà en couple et qu'il n'est pas porté sur l'adultère, ou est-ce parce qu'il est mort et que ben, c'est un peu délicat de sortir avec un fantôme... ? Mais enfin bon, laissons le doute planer, c'est la condition du genre de l'histoire, le fantastique- même si j'ai tendance à penser que c'est quand même un peu trop le bazar et que la confusion est trop grande... - et parlons plutôt de l'intérêt du personnage d'Antoine par rapport à celui de Félix : il y a au chapitre 19 une expression très intéressante pour le qualifier : « Il est ce nulle part. ». En effet, Antoine semble exacerber le caractère « oxymorique » de Félix, un personnage profondément humain : seul dans la foule, seul dans la nuit qu'il cherche et qui pourtant lui fait parfois peur, se complaît dans cette solitude et pourtant ne peut se passer d'autrui- que ce soit auprès d'Ethiel, de Nathan et d'Antoine. Et on le voit comme ça, tourner inlassablement en rond, c'est étouffant, pour lui et pour nous... Et cette solitude ne lui a jamais paru aussi insupportable qu'en l'absence d'Antoine. Jusqu'à la toute fin où devant la tombe de celui-ci, il déclare : « Je peux respirer maintenant. » Comme si Antoine avait été une partie de lui, qu'elle s'était momentanément enfuie, lxwe laissant désemparé, plus vide que jamais... Et qu'il la (se) retrouvait enfin. Comme si Antoine était simplement venu à lui, l'avait bouleversé, tout ça pour le réveiller, pour lui donner la décharge qu'il lui fallait. Cette fin donne l'impression que ce n'est que le début pour lui, et j'avoue que ça me fait du bien de l'envisager de cette manière, de me dire que Félix en a peut-être fini avec sa mélancolie et qu'il est désormais prêt à vivre plus paisiblement.
Bref, ce ptit, et en fait tout le récit, fait écho à moi-même, à bidule et à machin, et en même temps pas du tout. Singulier et universel : ces deux qualités font qu'on ne peut pas entièrement le saisir, mais font que lui, peut s'enraciner en nous."
Avant de continuer plus loin, je tiens à préciser que malgré les points négatifs que je vais donner, cette histoire est vraiment très intéressante et à un potentiel énorme. Mon seul souci, cependant, est que tout va trop vite que ce soit dans le fond ou la forme.
Je vais commencer par parler de la forme, même si, au final, ce que je vais dire pour le fond s'applique également pour le texte en lui-même. En fait, ma lecture a été, d'une certaine manière, assez périlleuse. Tout au long de ma lecture, mais surtout dans les premiers chapitres, j'ai eu la sensation que l'auteur cherchait ses mots ce qui casse la fluidité de ses chapitres et donne un rythme assez saccadé à l'ensemble de l'histoire. Et ça se ressent dans le fond, dans l'intrigue.
Tout se passe trop vite.
Les évènements s'enchaînent d'un paragraphe à l'autre à une vitesse, un peu folle. A peine découvre-t-on un élément qu'il doit déjà être acquis pour passer à la suite. L'auteur ne s'arrête pas suffisamment sur la description que ce soit au niveau de l'action, de l'environnement ou sur les personnages et leurs sentiments. Personnellement, j'ai eu beaucoup de mal à me les imaginer car on a que quelques phrases dispatchées dans le texte, mais pas de vraies descriptions. Bon, d'accord, je suis une névrosée des descriptions, je n'en ai jamais assez, mais là c'est vraiment trop peu. Synnefa semble être un monde magnifique, doté d'un paysage atypique, or, je n'ai pas pu me le représenter et ça a un peu gâché ma lecture. C'est pareil pour les personnages. Leur physique est décrit en une phrase et tout de suite on passe à autre chose. C'est dommage, car pour des créatures inconnues, j'aurais aimé plus de détails. Cependant, je continue sur les personnages, pour préciser que je les aime beaucoup. On découvre de sacrés caractères au fil des chapitres et ils m'ont fait pas mal rire. Il faudrait juste approfondir un peu plus, car il n'y a pas assez de nuances dans leur caractère selon moi car ça fait trop blanc ou trop noir, mais ils sont tout de même bien fait et c'est un plaisir de suivre leurs aventures. Il faudrait juste s'attarder davantage sur leurs émotions et sur les liens qui les unissent. Ils passent de total inconnus à « meilleurs amis pour la vie » sans que le lecteur ne comprenne. Personne ne passe de la plus profonde méfiance à la plus aveugle des confiances en l'espace d'un chapitre, c'est plus nuancé.
Pour ce qui est de l'intrigue principale, j'ai beaucoup apprécié. C'est une histoire agréable que le résumé a parfaitement bien présenté. On n'a pas de mauvaises surprises, on sait ce qui arrive et on devine même ce qui va arriver sans pour autant tout savoir, mais encore une fois tout va trop vite et c'est dommage.
En définitive, il ne faut pas avoir peur de s'épancher davantage sur tout ce qu'il y a autour de l'intrigue. Je sais que ça donne l'impression d'alourdir le texte et de ralentir beaucoup trop l'histoire principale, mais en fait pas du tout. Ca ne fait que lui donner plus de consistance. Mais une chose est sûre, Wings Fall est une bonne histoire, avec un très grand potentiel et si l'auteur se lance dans une réécriture, je la lirai avec un grand plaisir parce que ça vaut le détour.
J'ai aimé cette histoire.
Tout d'abord, grâce les personnages. Ils ont tous le caractère qu'on leur imagine bien quand on les voit en interview, sur scène, etc. Ils sont amusants, passionnés et bienveillants. Il n'y a pas une once de méchanceté ou de noirceur dans leur caractère. En d'autres circonstances, l'absence de nuances dans leur caractère ça m'aurait dérangé, mais dans une telle histoire, je n'en demande pas plus, bien au contraire. Etant le personnage principal de cette histoire, Tom est évidemment celui qui est le plus mise en avant avec ses sentiments, ses doutes, ses peurs. Il est touchant, combien de fois ais-je eu envie de le prendre dans mes bras et de lui faire un gros câlin pour calmer ses angoisses ou juste parce qu'il est trop mimi ! En ce qui concerne les personnages secondaires, j'ai regretté de ne pas les voir davantage, bien que ça reste cohérent avec l'intrigue. Après tout il s'agit de l'histoire de Matthiew et Tom et non du groupe, mais j'aurais aimé les voir davantage. Cependant, même si on les voit peu, j'ai retrouvé les personnages comme je les imagine. On retrouve l'excentricité de Bill, le sérieux de Gustav et la douceur de Georg, c'est vraiment très agréable.
Ensuite, évidemment, j'ai été charmé par l'histoire d'amour entre Tom et Matthiew. Je cherche d'autres qualificatifs que doux et beau, en vain. Leur relation est juste magnifique, inspirante et sincère. On les voit au début de leur relation alors que leurs sentiments commencent à poindre le bout de leur nez, c'est touchant.
Sur le texte en lui-même, c'est assez difficile à juger étant donner qu'il s'agit d'une traduction. Je ne peux donc pas vraiment juger la plume de l'auteur, mais c'est clairement une très bonne traduction. Le texte est fluide, bien qu'il possède un rythme très particulier. C'est un peu saccadé, mais ça créé une ambiance qui colle parfaitement à l'histoire donc ce n'est pas gênant du tout, au contraire. J'ai trouvé que c'était en total adéquation avec les personnages et leurs sentiments. Le seul bémol, c'est les répétitions trop fréquentes des prénoms. Ca m'a un peu dérangé dans les premiers chapitres, car je trouvais que ça cassait complètement la fluidité du texte, mais en fait, on s'y habitue et ça devient une vraie caractéristique de l'histoire.
En fait, cette histoire est simplement merveilleuse. Elle ravira tous les fans de guimauve (dont je fais partie) et les fera rêver. C'est vraiment une histoire à lire.
Soon, however, my thoughts returned to that asshole." En trois mots, poilant, direct, et mignon. Ce ne sera pas pour moi la lecture de l'année mais l'expérience fut agréable. Pour présenter la chose plus précisément, Giggle Juice est une fiction écrite en anglais, et je suppose que l'action se passe dans un lycée américain (le lieu n'est pas précisé noir sur blanc). On a droit aux différentes castes : les BCBG, les fumeurs de joints, les nerd, les théâtreux gniangnians et prétentieux etc... ET LIZZY. (ET ORION le beau-gosse tyrannique au fond grosse crème torturée. Oui oui, Giggle Juice est définitivement une love story, une romance, même si l'auteure ne l'a pas casée dans ce genre-là ;).) C'est écrit sous son pdv, en je.
Lizzy, donc, souffre d'un toc : la phobie de la saleté et des microbes. Bien sûr ceci joue sur sa personnalité, sur son quotidien. Par exemple, mis à part son nounours, Archibald, son ami imaginaire, elle n'a pour seule amie (un être humain réel) que Carla qu'elle connaît depuis très longtemps. On dirait deux frangines, très honnêtes l'une envers l'autre, très complices... tout en étant radicalement différentes, ce qui causera en grande partie leur clash- et leur réconciliation. Carla est populaire, elle est belle, sympa, marrante, et riche. (et elle sort avec un gros con supposément sexy.) Ok, Lizzy est tout de même riche. Et marrante. Et si choupidou- voici la première raison pour laquelle j'ai bien aimé cette fiction : tout le long de ma lecture, j'ai eu trèstrès envie de lui faire des bisous. Oui, elle est à part, et quelque peu mise à part, parce que bizarre (fact : elle aimerait se faire enlever par des aliens/ son entourage la décrit souvent physiquement comme une alien avec sa grosse tête et ses gros yeux humides), et au caractère plutôt bien trempé, loin d'avoir la langue dans sa poche. Du genre acerbe, à vous massacrer en une seule phrase. Mais à côté de ça, lorsqu'il lui faut s'exprimer en présence d'une personne embarrassante (coucou Orion), ou qu'avec celle-ci elle ne supporte pas le silence, elle panique et débite à toute berzingue du tout et du n'importe quoi, elle ne réfléchit pas ou réfléchit trop justement- avant de parler et ce sont toutes ses pensées qui débarquent ! Et elle rougit, rougit... C'est très rigolo et touchant. Là, principalement au travers des dialogues (ou des monologues huhuhu) transparaît sa fragilité- et sa force.
Fragilité, il me semble, également due à sa situation familiale. D'abord il y a sa mère, avocate, riche, sexy, frivole, et puis son père... volatilisé un beau jour, Lizzy seulement âgée d'une dizaine d'années, depuis, quasiment silence radio. Cet événement traumatisant peut aussi expliquer sa tendance à ne pas faire confiance aux hommes, (à tout le monde, en fait), ainsi que le pourquoi de sa colère, sa hargne, son amertume latente.
Toutefois, et telle est sa force, elle s'assume. Elle souffre parce qu'elle a beaucoup de mal à sociabiliser, ceci dit, elle sait qui elle est, sait ce qu'elle aime et n'aime pas, ce qu'elle veut et ne veut pas, et elle s'y tient. (Une vraie bornée, ahem.) Du coup au fur à mesure, grâce à son amitié avec Orion qui agit comme un déclencheur, elle parvient à se lier d'amitié avec des urluberlus tous plus originaux les uns que les autres (mention spéciale à l'autre taré de Crispin qu'on aimerait tous rencontrer), qui l'acceptent telle qu'elle est- de toute manière elle ne compte pas changer... A la fin, elle est toujours aussi creepy-cutie, mais elle s'est libérée d'un poids. (cette phrase que j'ai relevée jenesaisplusoùexactement définit bien l'enjeu : "Like, I always wanted to get. I didn't really want to give. This would be the single most difficult activity of my life.") – BREF, par rapport à l'écriture et à l'évolution du protagoniste, c'est plutôt good car plutôt subtil.
Valable pour les principaux personnages secondaires : Orion et Carla ont tous deux vécu- vivent- des trucs assez sordides mais à aucun moment l'auteure ne se permet de tomber dans l'emphase, le larmoiement... J'ai beaucoup aimé la première apparition d'Orion au premier chapitre : d'emblée on nous livre sa réputation de beau gosse tyrannique adulé et craint par tout le monde, y compris par les professeurs. Là où j'ai trouvé que le speech prenait vraiment- à savoir « la rencontre entre deux personnes différentes : la socially awkward et le bully », c'est qu'on sent tout de suite qu'Orion est un bully... humain, donc sensible, et coincé (et que la socially awkward est loin d'être une victime). On le sent, on le devine, puis on le 'voit' clairement en découvrant sa situation familiale (et d'autres choses...) etc... Avec ce type de scénario, on prend le risque je pense de tomber dans le cliché pur et dur, où tout est noir puis tout blanc (puis renoir !), de mettre en scène des personnages lisses. Il faut être subtil, user de la nuance ; c'est le cas pour Giggle Juice. Il y a un peu de vrai dans la réputation d'Orion, c'est clairement un emmerdeur, mais dès le début, dans sa rencontre avec Lizzy, on comprend que cette réputation ne dit absolument pas tout de lui. Qu'elle cache même le principal.
Et le plus important finalement est que l'auteure a réussi à me faire croire à leur histoire, au développement de leur relation.
Breeeef tout ça c'est tout le côté joli de l'affaire... Critique oblige, évoquons quand même les plus gros points 'négatifs' : déjà, bien que l'auteure sache les manier dans l'ensemble, il y a trop de dialogues, et pas suffisamment de narration, de description, d'introspection. Trop parce que superflus, qu'au niveau du sens ça n'apporte malheureusement pas toujours quelque chose à l'intrigue, ainsi qu'aux personnages... Les situations aussi, parfois, se répètent un peu trop. Le fait est que les rares passages narrés, où on a accès au personnage ailleurs que via sa parole, ses réactions, etc..., sont très agréables. C'est souvent très juste. J'aurais aimé dooonc qu'il y en ait plus.
Ensuite, certains éléments narratifs ne sont pas assez développés- l'auteure les a comme qui dirait avortés. Pour tout avouer, un peu après la moitié, j'ai senti qu'on a eu envie d'en finir... Les choses s'accélèrent subitement, certains obstacles sont évacués comme des fétus de paille, et avec le recul, même si j'ai bien aimé, ça restait un peu trop en surface.
En conclusion, Giggle Juice c'est rigolo, cutie, jamais dans le pathos, et malgré le poil de superficialité et d'inégalité sur la forme et le fond, ça passe bien. En fait, cette fiction ressemble à un de ces bons ptits films américains pour ados qu'on se mate le weekend lorsqu'on a envie de décompresser, de se poiler et de pioupiouner.
auborduchemin, Posté le mardi 14 mars 2017 17:29
Coucou :) je vous envoie ici mon avis de février sur Giggle Juice (par mp ça passe pas).
"Voilà en gros Giggle Juice : "Ok, maybe not all my thoughts were revolving around Orion ; I was also envisaging murdering a nice Burger King meal. At one point, I even thought of my Mickey Mouse collection that lived in a box in the corner of my closet.
Soon, however, my thoughts returned to that asshole." En trois mots, poilant, direct, et mignon. Ce ne sera pas pour moi la lecture de l’année mais l’expérience fut agréable. Pour présenter la chose plus précisément, Giggle Juice est une fiction écrite en anglais, et je suppose que l’action se passe dans un lycée américain (le lieu n’est pas précisé noir sur blanc). On a droit aux différentes castes : les BCBG, les fumeurs de joints, les nerd, les théâtreux gniangnians et prétentieux etc… ET LIZZY. (ET ORION le beau-gosse tyrannique au fond grosse crème torturée. Oui oui, Giggle Juice est définitivement une love story, une romance, même si l’auteure ne l’a pas casée dans ce genre-là ;).) C'est écrit sous son pdv, en je.
Lizzy, donc, souffre d’un toc : la phobie de la saleté et des microbes. Bien sûr ceci joue sur sa personnalité, sur son quotidien. Par exemple, mis à part son nounours, Archibald, son ami imaginaire, elle n’a pour seule amie (un être humain réel) que Carla qu’elle connaît depuis très longtemps. On dirait deux frangines, très honnêtes l’une envers l’autre, très complices… tout en étant radicalement différentes, ce qui causera en grande partie leur clash- et leur réconciliation. Carla est populaire, elle est belle, sympa, marrante, et riche. (et elle sort avec un gros con supposément sexy.) Ok, Lizzy est tout de même riche. Et marrante. Et si choupidou- voici la première raison pour laquelle j’ai bien aimé cette fiction : tout le long de ma lecture, j’ai eu trèstrès envie de lui faire des bisous. Oui, elle est à part, et quelque peu mise à part, parce que bizarre (fact : elle aimerait se faire enlever par des aliens/ son entourage la décrit souvent physiquement comme une alien avec sa grosse tête et ses gros yeux humides), et au caractère plutôt bien trempé, loin d’avoir la langue dans sa poche. Du genre acerbe, à vous massacrer en une seule phrase. Mais à côté de ça, lorsqu’il lui faut s’exprimer en présence d’une personne embarrassante (coucou Orion), ou qu’avec celle-ci elle ne supporte pas le silence, elle panique et débite à toute berzingue du tout et du n’importe quoi, elle ne réfléchit pas ou réfléchit trop justement- avant de parler et ce sont toutes ses pensées qui débarquent ! Et elle rougit, rougit… C'est très rigolo et touchant. Là, principalement au travers des dialogues (ou des monologues huhuhu) transparaît sa fragilité- et sa force.
Fragilité, il me semble, également due à sa situation familiale. D’abord il y a sa mère, avocate, riche, sexy, frivole, et puis son père… volatilisé un beau jour, Lizzy seulement âgée d’une dizaine d’années, depuis, quasiment silence radio. Cet événement traumatisant peut aussi expliquer sa tendance à ne pas faire confiance aux hommes, (à tout le monde, en fait), ainsi que le pourquoi de sa colère, sa hargne, son amertume latente.
Toutefois, et telle est sa force, elle s’assume. Elle souffre parce qu’elle a beaucoup de mal à sociabiliser, ceci dit, elle sait qui elle est, sait ce qu’elle aime et n’aime pas, ce qu’elle veut et ne veut pas, et elle s’y tient. (Une vraie bornée, ahem.) Du coup au fur à mesure, grâce à son amitié avec Orion qui agit comme un déclencheur, elle parvient à se lier d’amitié avec des urluberlus tous plus originaux les uns que les autres (mention spéciale à l’autre taré de Crispin qu’on aimerait tous rencontrer), qui l’acceptent telle qu’elle est- de toute manière elle ne compte pas changer… A la fin, elle est toujours aussi creepy-cutie, mais elle s’est libérée d’un poids. (cette phrase que j'ai relevée jenesaisplusoùexactement définit bien l'enjeu : "Like, I always wanted to get. I didn't really want to give. This would be the single most difficult activity of my life.") – BREF, par rapport à l’écriture et à l’évolution du protagoniste, c’est plutôt good car plutôt subtil.
Valable pour les principaux personnages secondaires : Orion et Carla ont tous deux vécu- vivent- des trucs assez sordides mais à aucun moment l’auteure ne se permet de tomber dans l’emphase, le larmoiement… J’ai beaucoup aimé la première apparition d’Orion au premier chapitre : d’emblée on nous livre sa réputation de beau gosse tyrannique adulé et craint par tout le monde, y compris par les professeurs. Là où j’ai trouvé que le speech prenait vraiment- à savoir « la rencontre entre deux personnes différentes : la socially awkward et le bully », c’est qu’on sent tout de suite qu’Orion est un bully… humain, donc sensible, et coincé (et que la socially awkward est loin d’être une victime). On le sent, on le devine, puis on le ‘voit’ clairement en découvrant sa situation familiale (et d’autres choses…) etc… Avec ce type de scénario, on prend le risque je pense de tomber dans le cliché pur et dur, où tout est noir puis tout blanc (puis renoir !), de mettre en scène des personnages lisses. Il faut être subtil, user de la nuance ; c’est le cas pour Giggle Juice. Il y a un peu de vrai dans la réputation d’Orion, c’est clairement un emmerdeur, mais dès le début, dans sa rencontre avec Lizzy, on comprend que cette réputation ne dit absolument pas tout de lui. Qu’elle cache même le principal.
Et le plus important finalement est que l'auteure a réussi à me faire croire à leur histoire, au développement de leur relation.
Breeeef tout ça c’est tout le côté joli de l’affaire… Critique oblige, évoquons quand même les plus gros points ‘négatifs’ : déjà, bien que l’auteure sache les manier dans l’ensemble, il y a trop de dialogues, et pas suffisamment de narration, de description, d’introspection. Trop parce que superflus, qu’au niveau du sens ça n’apporte malheureusement pas toujours quelque chose à l’intrigue, ainsi qu’aux personnages… Les situations aussi, parfois, se répètent un peu trop. Le fait est que les rares passages narrés, où on a accès au personnage ailleurs que via sa parole, ses réactions, etc…, sont très agréables. C’est souvent très juste. J’aurais aimé dooonc qu’il y en ait plus.
Ensuite, certains éléments narratifs ne sont pas assez développés- l’auteure les a comme qui dirait avortés. Pour tout avouer, un peu après la moitié, j’ai senti qu’on a eu envie d’en finir… Les choses s’accélèrent subitement, certains obstacles sont évacués comme des fétus de paille, et avec le recul, même si j’ai bien aimé, ça restait un peu trop en surface.
En conclusion, Giggle Juice c’est rigolo, cutie, jamais dans le pathos, et malgré le poil de superficialité et d’inégalité sur la forme et le fond, ça passe bien. En fait, cette fiction ressemble à un de ces bons ptits films américains pour ados qu’on se mate le weekend lorsqu'on a envie de décompresser, de se poiler et de pioupiouner. "
Bonne soirée ! :)